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Les déboires du candidat Bouteflika sur Internet

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Slogans contre slogans, images contre images. La campagne virtuelle bat son plein en Algérie où, pour la première fois, les réseaux sociaux occupent une place de choix dans une élection présidentielle. Tandis que les hommes du président Bouteflika, candidat à sa succession le 17 avril, parcourent les régions, et que les murs des villes se sont couverts de milliers d'affiches bleues à son effigie, les opposants à un 4e mandat du chef de l'Etat élu depuis 1999 se déchaînent sur Internet. Caricatures, vidéos satiriques, et commentaires féroces y abondent. Et chaque initiative concoctée par l'équipe de campagne du président sortant se heurte à une riposte immédiate de la concurrence ou, le plus souvent, d'anonymes militants.

 Ainsi, les affiches du président-candidat, placardées un peu partout en nombre sans distinction de supports. Aussitôt, des internautes ont posté les endroits les plus insolites où elles se sont trouvées pourvu que cela dénature le slogan « Notre serment pour l'Algérie » : sous la devanture « Poulet du jour » d'un commerce de restauration rapide fermé, par exemple, ou sur un panneau incitant les passants à jeter leurs déchets dans la poubelle. Un premier clip de campagne du président-candidat, qui montre une Algérie touristique, avec des images de bord de mer et de désert défilant tout en musique, n'a pas connu un sort beaucoup plus enviable. Le charme a été vite rompu avec la diffusion d'une vidéo de jeunes « Harragas », des clandestins par la mer qui se sont filmés tout excités sur leur canot à moteur en train de crier : « Bouteflika, garde ton 4e mandat ! Bye-Bye l'Algérie ! » Le contraire d'une carte postale.

Le dernier épisode en date de cette guerre des images a pour origine un autre clip du président-candidat : une soixantaines de chanteurs et personnalités, très connus pour la plupart, dont Cheb Khaled, Smaïn ou Kenza Farah, réunis dans une sorte de « We are the world » algérien rendu public le 30 mars. Bien que le nom du chef de l'Etat ne soit pas prononcé, le message de soutien ne fait pas de doute, la vidéo s'achevant par le portrait de M. Bouteflika entouré de signatures qui apparaissent les unes après les autres. « Laissez-moi chanter. Laissez-moi être heureux. Laissez-moi être fier de mon président qui a prêté serment à l'Algérie et qui a tenu la promesse de millions de martyrs », dit aussi la chanson traduite par la rédaction d'El Watan.

Mais, devant le nombre de commentaires rageurs et de clics « Je n'aime pas » en progression vertigineuse sur YouTube et Facebook, et tandis que les artistes, qualifiés d'«
artistes de la honte »
, commençaient à devenir la cible d'une vive polémique sur leur rémunération, l'équipe Bouteflika a tenté de retirer le clip quatre jours après sa sortie. Las, plusieurs internautes et sites d'information, dont celui du quotidien El Watan, l'ont empêché de disparaître tout à fait. Pire, Chemssou Blink, un « pro » des vidéos satiriques connu en Algérie a détourné les images de la chorale avec ce message : « We are the world, we are the chitta (brosse à reluire ) »

Quand survint la dernière facétie, Outai Boutefoutai, parodie de la célèbre chanson de Stromae, Papaoutai. Mais d'où vient-elle?

 


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